Le vendredi 10 mars, les syndicats réformistes CFDT, CFE-CGC, et UNSA ont signé la politique d’augmentation des salaires proposée par la direction, dont la mesure phare est le 5,5 % d’augmentation de la masse salariale, agrémentée de quelques mesures sans grand intérêt pour notre pouvoir d’achat. Pour rappel, l’inflation constatée en 2022 était de 6 %, ce qui représente 217€ bruts sur la rémunération brut moyenne de 3626€ hors primes chez Safran Aircraft Engines.

La CGT refuse de signer un accord sur des mesures salariales qui appauvrissent les salariés, et notre revendication de talon de 200€ est légitime en regard de l’inflation.

Jusqu’à la veille (09/03), les syndicats étaient tous regroupés en intersyndicale pour demander une augmentation générale correspondant à l’inflation (6 %), plus 2 % d’augmentations individuelles pour l’évolution de carrière, plus 1 à 2 % de rattrapage sur les augmentations de l’an dernier. Pendant les heures syndicales, tous les syndicats ont pris la parole, et tous ont déclaré que les mesures de la direction étaient inacceptables. Nous avons manifesté ensemble contre cette politique salariale injuste !

Jusqu’à la veille (09/03), la CFE-CGC, la CFDT et l’UNSA étaient non-signataires de l’accord sur les mesures d’augmentation des salaires pour 2023. Pourquoi ont-ils signé aujourd’hui, quand la seule différence par rapport aux précédentes propositions de la direction est une augmentation de 5€ bruts/mois de la prime énergie, et une promesse de la direction de faire des réunions pour parler des sujets de prime tutorat/CET/mutuelle/compléments, sans aucun engagement de leur part sur une quelconque amélioration ?

Cette concession faite à la direction s’ajoute à celles sur la nouvelle convention de la métallurgie dont l’application s’avèrera sûrement être une régression sociale pour les salariés, ou l’accord de sortie de crise qui nous a tous privés d’abondement encore cette année. Dans le même temps les résultats du groupe sont bons et que la distribution de la richesse aux actionnaires est revenue aux niveaux pré-covid (40 % des bénéfices).

Pourquoi cette signature ? Parce que la direction fait un chantage à la non-signature (pas de signature = -0,5 % d’augmentation). Mais à force de céder au chantage, années après années, on se retrouve avec une politique salariale minable et indigne d’un groupe qui génère des milliards d’euros de bénéfice, une ambiance en berne, une attractivité en chute libre, et une direction qui ne prend plus au sérieux les syndicats.

Pendant que tous les syndicats affichaient un front uni en intersyndicale, et que nous aurions pu gagner beaucoup collectivement, ceux qui ont signé, malheureusement perdus au milieu de leurs comptes d’apothicaires, ont complètement perdu de vue le tableau global qui est que le cadrage proposé par la direction d’une augmentation de 5.5 % de la masse salariale est inacceptable.

Salariés ! Êtes-vous satisfaits de vous faire appauvrir, une année de plus, par la direction ? Ce combat aurait pourtant pu être gagné si le rapport de force avait été différent, avec une grosse majorité des salariés du site en grève. La passivité n’a jamais gagné de combat, en particulier contre la cupidité active des actionnaires.

Syndiqués, élus des syndicats signataires, soutenez-vous ces décisions ? La CGT vous encourage à signaler votre mécontentement en réfléchissant à votre syndicalisation afin de faire infléchir la tendance vers des syndicats progressistes plutôt que réformistes.

Safran nous fait encore subir une perte de pouvoir d’achat aujourd’hui, qui vous suivra toute votre carrière. Ces négociations ont été un échec, quoi qu’en diront les autres organisations syndicales.

Maintenant, que faire ?

• Discutez avec vos collègues de votre rémunération.
• Demandez-vous pourquoi Safran n’arrive plus à être attractif.
• Aux prochaines élections, rejoignez pour un syndicat progressiste qui défendra toujours vos intérêts.
• Pendant les prochains mouvements pour les salaires, rejoignez-nous en grève et en manifestation.
• Ingénieurs, cadres ! Vous qui représentez la large majorité de la base électorale des syndicats signataires, réfléchissez au résultat obtenu et validé par ces syndicats pour ces négociations des augmentations salariales en 2023.
• Devenez acteur de votre destin !

Villaroche, le 20 mars 2023